Tout sur le Savennières

Anjou-Saumur

Le terroir de Savennières s’enorgueillit d’appartenir à la partie du Val de Loire inscrite au patrimoine Mondial de l’UNESCO, au titre de paysage culturel depuis 2001. Coteaux et coulées, châteaux et jardins, plateaux et moulins, trois paysages se rencontrent.

L’appellation est située à 15 km au sud-ouest d’Angers, sur la rive droite de la Loire sur les communes de Bouchemaine, Savennières et la Possonnière.

Sommaire

Chiffres clés

Chiffres issus d’une moyenne des récoltes des 5 dernières années

  • 140
    Ha

  • 4033
    Hl

  • 537k
    Bouteilles

  • 35
    hl/ha en rendement

  • 37
    Producteurs

Origines

Histoire

1053Fondation AngevineLe comte d’Anjou, Geoffroy Martel (1006-1060), fonde une collégiale à la chapelle du château d’Angers et donne fiefs et terres à Bouchemaine.
1191Des vins royauxJean sans Terre cite les vins d’Anjou parmi ceux dont on fait principalement usage en son royaume et en achète. Le roi René lui-même fut très favorable à la culture viticole autour d’Angers
1214Bataille et vigneLa bataille de la Roche aux Moines, qui permit à Philippe II de rattacher à son petit royaume de France les provinces d’Anjou et du Maine. La forteresse de la Roche aux Moines qui verrouillait la Loire dont la dernière tour s’est écroulée après-guerre, est demeurée longtemps dans le paysage comme témoin de cette page d’histoire du royaume de France. Des moines cisterciens fondèrent un petit monastère dans la Coulée de Serrant et plantèrent de la vigne au XII° siècle. La culture de La bataille de la Roche aux Moines avait donc jusqu’alors un caractère monastique et seigneurial, le bail à complant favorisa l’extension de cette culture. Avec leur déclin, les grandes abbayes cédèrent des surfaces en fiefs à des vassaux en échange d’un cens en nature ou en argent. Les seigneuries rurales se multiplient. Le château de Chamboureau, le château d’Epiré, le château de Varennes, le fief des Vaults étaient déjà à la renaissance de jolis manoirs, marqueurs du paysage, signes d’une certaine richesse : celle de notables d’Angers.
XVIIITerre seigneurialeCes petits seigneurs rendaient aveu à Antoine-Philippe Walsh, comte de Serrant, pour sa terre seigneuriale : « avec les grands jardins, terrasses, vergers et bosquets, etc. qui furent anciennement le château de Savennières... s’ensuivent les vinages rendables à mon pressoir au dit bourg »
XVIII XIXTransformation paysagèreVoient le paysage se transformer avec l’arrivée d’investisseurs de la finance parisienne attirés par la renommée du vignoble et la modernité : Le chemin de fer promet un moyen de transport fiable remplaçant la Loire ensablée et dangereuse, jusqu’alors seul moyen de transport des marchandises. Un nombre impressionnant de propriétés s’établit sur les coteaux ou sur les pentes dans des styles variés, en général sobres et élégants. La mode des jardins paysagers ou parcs agricoles développée par le Comte de Choulot et le pépiniériste André Leroy séduit les propriétaires qui vont créer des parcs, des arboretums, des jardins de toute beauté mettant en scène les demeures et la vigne avec des allées majestueuses ou poétiques qui mènent le visiteur vers les vues les plus spectaculaires des coteaux de vigneoient le paysage se transformer avec l’arrivée d’investisseurs de la finance parisienne attirés par la renommée du vignoble et la modernité : Le chemin de fer promet un moyen de transport fiable remplaçant la Loire ensablée et dangereuse, jusqu’alors seul moyen de transport des marchandises. Un nombre impressionnant de propriétés s’établit sur les coteaux ou sur les pentes dans des styles variés, en général sobres et élégants. La mode des jardins paysagers ou parcs agricoles développée par le Comte de Choulot et le pépiniériste André Leroy séduit les propriétaires qui vont créer des parcs, des arboretums, des jardins de toute beauté mettant en scène les demeures et la vigne avec des allées majestueuses ou poétiques qui mènent le visiteur vers les vues les plus spectaculaires des coteaux de vigne
XIXÉvolution paysagèreLa culture de la vigne sur les coteaux de la Loire se modifie fortement au XIX° siècle, en raison de la transformation de la propriété agricole, conséquence de la Révolution, des progrès en oenologie et de la protection des végétaux. Un des artisans de cette transformation à Savennières fut Constant Guillory, (1796- 1878), connu pour ses travaux à la Société agricole et industrielle de Maine-et- Loire qu’il fonda. Cette société souhaitait faire connaître en Anjou les progrès de l’industrie et de l’agriculture. Guillory lança en 1842 le premier Congrès des Vignerons de France, pour perfectionner la culture de la vigne et la fabrication du vin. Il fit aménager dans les Petites Coulées sur le coteau de la Roche aux Moines des terrasses épousant les courbes du terrain sur 70 ares environ. C’est lors de la plantation sur ces terrasses que Guillory expérimenta le palissage sur fil de fer et pieux d’ardoise. Guillory fit dès 1840 des essais de cépages sur ses vignes de Savennières. Bernard du Closel avec Messieurs Soulez, Bizard et Roussier, obtint en 1952 le classement de cette partie des Coteaux de la Loire en Appellation Savennières Contrôlée. Le décret de 1952 ne fixe absolument pas le style de vins produits, mais crée des exigences plus fortes par rapport au cahier des charges des Coteaux de la Loire : L’obligation d’avoir 212 grammes de sucre naturel et un minimum de 12° d’alcool acquis. La limitation des rendements à 25 hl par hectare. La surface sélectionnée pour l’appellation Savennières était ainsi différenciée de l’appellation Coteaux de Loire et de Maine, par ce décret qui imposait des normes plus exigeantes. L’appellation Coteaux de la Loire étant une appellation de vins doux, culturellement Savennières était prise dans cet ensemble de production de vins doux. Pourtant dès le XIX° siècle on trouve sous le nom de vin de Savennières, grand cru d’Anjou, dans les catalogues des expositions universelles, d’autres styles très appréciés et mis en avant : sec, demi sec voire pétillant. Les vignerons se retrouvent face à des millésimes difficiles et un marché de plus en plus demandeur de vins secs. Il fallut dix années de lutte de Jean Baumard et Michèle Bazin de Jessey pour faire amender le décret de 1952 en lui ajoutant officiellement la possibilité de production de vins secs, demi sec ou moelleux suivant en ce qu’offrait le millésime. L’histoire ne s’arrête pas là : les contraintes de lieu de vinification ne permettaient qu’à un nombre très restreint de vignerons de produire du Savennières, ce qui semblait limiter le développement de la notoriété. Il fut décidé à l’unanimité au début des années 2000 d’autoriser la vinification des raisins de Savennières dans toute l’aire d’appellation Anjou. Cette décision apporta un dynamisme nouveau.

Présentation

Le terroir de Savennières s’enorgueillit d’appartenir à la partie du Val de Loire inscrite au patrimoine Mondial de l’UNESCO, au titre de paysage culturel depuis 2001. Coteaux et coulées, châteaux et jardins, plateaux et moulins, trois paysages se rencontrent.

L’appellation est située à 15 km au sud-ouest d’Angers, sur la rive droite de la Loire sur les communes de Bouchemaine, Savennières et la Possonnière.

Sol et climat

A l’ère primaire, avant l’époque du vivant, toute cette partie du globe terrestre était sous la mer. Lorsque la mer s’est retirée, il y a des millions d’années, le sable s’est agrégé, est devenu du grès puis sous l’effet de la chaleur et de la pression s’est transformée en schiste : une roche « métamorphique ». L’érosion du schiste, les mouvements de plaques et les remontées de magma ont, au fur et à mesure, laissé apparaître des roches magmatiques variées : rhyolites, spilites, phtanites, et des filons de quartz qui affleurent le sol et se réchauffent différemment au soleil. Ce type de terrain viticole est rare et spectaculaire, il donne aux vins de Savennières une minéralité très particulière qui en font la singularité. 

Le climat océanique remonte dans la vallée de la Loire et crée le microclimat de Savennières. On dit que les orages y passent et ne s’arrêtent pas. Dureté du sol, douceur du climat : une alliance unique. Le climat est ici moins humide qu’en Loire Atlantique et moins continental qu’en Touraine. La vigne tire comme toute plante sa source d’énergie du soleil. Situés sur la rive droite, Les coteaux exposés sud / sud-ouest sont en pente forte. Le long des « coulées », des petites vallées perpendiculaires au fleuve, l’orientation sud/sud-ouest fait des merveilles.

Méthodes culturales

L’AOC Savennières s’étend sur environ 300 hectares dont aujourd’hui 140 en production. 

L’appellation a été littéralement reconquise par des vignerons passionnés : il y a trente ans, les coteaux plantés de vignes couvraient seulement 75 hectares. 37 domaines sont menés pour la plupart par les propriétaires eux-mêmes. Ils reçoivent les visiteurs à la propriété et font partager leur expérience avec passion. 

L’appellation a fixé le rendement autorisé à 50 hl à l’hectare mais dans les faits, la moyenne est plutôt de 35 voire même plus basse. Elle reflète en général une recherche de qualité. La vinification se fait de manière traditionnelle, pourtant chaque vigneron est « maître à bord » et expérimente selon son style, son intuition. L’amateur peut ainsi découvrir une infinité de nuances, la richesse de la diversité.